La création d’entreprise en mai 2025


Création d’entreprise par statut juridique – mai 2025

En mai 2025, les créations d’entreprises ont fortement augmenté en volume brut, dépassant les 95 000 créations. Cette hausse s’explique en partie par des effets calendaires. Lorsqu’on corrige ces effets la tendance est plus modérée : +0,5 % de hausse globale seulement par rapport à avril.

Statut juridiqueNombre de créationsEvolution mensuelle (%)
Micro-entrepreneurs61 865+0.1 %
Entreprises individuelles classiques13 911-1.2 %
Sociétés19 574+1.8 %
TOTAL95 350 (vs 95 032 en avril)+0.5 %


Création d’entreprise par secteur d’activité – mai 2025

Secteur d’activitéNombre de créationsEvolution vs avril
Transports et entreposage13 053-5.6 %
Commerce et réparation automobile7 795+4.9 %
Industrie3 652+5 %
Services aux ménages7 769+1.9 %
Enseignement, action sociale, santé10 329+3.1 %
Construction6840-4.3 %
Hébergement, restauration5 141+3.2 %
Communication et Information5 233-1 %
Services administratifs6 309-1.8 %

Notre analyse : des secteurs qui repartent à la hausse

Commerce et réparation d’automobiles/motos : +4,9 %

Le secteur maintient un rythme soutenu : la croissance reste forte, portée principalement par les micro‑entrepreneurs, qui continuent à investir dans le négoce et la réparation automobile .

Tendances à surveiller : montée du véhicule électrique et transition énergétique.

Industrie : +5%

Le secteur confirme son redressement post‑mars, avec une croissance maîtrisée. L’industrie manufacturière tire clairement son épingle du jeu, même si le souffle dynamisant d’avril s’atténue . Ce secteur est également porté par la relocalisation ainsi que l’investissement dans des unités à taille humaine.

Services aux ménages +1,9 %

Tournant favorable : les créations repartent légèrement à la hausse, notamment dans les services à la personne (ménage, garde d’enfants). Cette catégorie est sensible aux tensions post‑covid et à la reprise des activités quotidiennes, comme le tourisme local et les prestations à domicile.

Enseignement, santé, action sociale : +3,1 %

Secteur stable, en croissance modérée et régulière. Le vieillissement démographique et la demande en soins et en éducation expliquent cette progression continue. C’est notamment le cas du développement du besoin de l’enseignement à distance.

Hébergement et restauration : +3,2 %

Le secteur se reprend, signe de la relance post‑effectuée après l’hiver, avec le retour des touristes et les événements culturels . Un bon indicateur de confiance retrouvée.

Certains secteurs en légères baisses après un mois d’avril en hausse

Information et communication : –1,0 %

Petit ralentissement mensuel, malgré une progression en avril .

Ce secteur peut refléter la saturation des activités liées au numérique, tels que la création de contenus, les agences digitales ou les prestations SEO, qui sont souvent surreprésentés par les nouveaux freelances. Cela peut également refléter la feuille de route ou un ajustement dans la feuille de route des créateurs.

Services administratifs et de soutien :–1,8 %

Retour à un léger repli après un mois dynamique, peut-être en lien avec des décalages dans la création de structures intermédiaires (intérim, support) .

Transports et entreposage : –5,6 % en mai

Ce retrait mensuel montre une forte correction après un pic spectaculaire au mois précédent.

Bien que le niveau reste élevé (~13 000 créations), la tendance conjoncturelle s’inverse : le dynamisme lié à la reprise ou à des effets réglementaires ou calendaires s’essouffle.

À surveiller : impact sur la logistique urbaine et la livraison, notamment avec le rebond de la végétation estivale.

Construction : –4,3 %

Chute notable après un rebond important. Ce revirement peut traduire un tassement de la rénovation énergétique ou un recul des projets de construction, malgré les incitations fiscales actuelles.

Ce que cela signifie pour un dirigeant

Le mois de mai confirme une dynamique entrepreneuriale globalement positive, même si le rythme de croissance ralentit. Pour un dirigeant en activité ou en devenir, plusieurs enseignements se dégagent.

Une normalisation des créations

Après les pics de mars et avril, la progression des créations se stabilise. Cela signifie que l’environnement reste porteur, mais que les effets d’opportunité ou de calendrier s’estompent. Si vous envisagez de vous lancer, c’est le bon moment pour observer les tendances durables plutôt que de réagir à des effets de conjoncture.

Des secteurs en pleine transformation

Le recul dans des secteurs comme la construction ou le transport peut traduire une phase d’attente, de saturation ou d’adaptation. Cela ne signifie pas que ces domaines sont à éviter, mais plutôt qu’ils exigent une plus grande agilité stratégique.

À l’inverse, la progression continue du commerce, de l’enseignement ou de la santé confirme une demande solide dans les services de proximité et les métiers de l’humain.

Vers une professionnalisation accrue

Le recul des créations d’entreprises individuelles classiques, compensé par la croissance des sociétés, traduit une tendance de fond : les dirigeants cherchent de plus en plus à structurer leur activité dès le départ. Cela peut passer par la création d’une SASU, l’accompagnement juridique, ou des outils de gestion plus professionnels.

Choisir entre opportunité et résilience

Les dirigeants doivent arbitrer entre deux logiques :

Dans tous les cas, la qualité de la réalisation de l’étude de marché, la compréhension fine des besoins clients, et la capacité à créer une offre différenciante restent les clés pour créer son entreprise avec un projet viable.

Pour aller plus loin :

Source : INSEE