Introduction

Alexandre Deloffre-Blondé est un créateur joaillier à Lyon qui créé des bijoux à la demande des clients. Il nous raconte son parcours de ses études à la création de son atelier.

Expérience et conseils pour devenir joaillier

Le parcours d’Alexandre

Bonjour Alexandre, peux-tu commencer par te présenter et nous raconter ton parcours de tes études à la création de ton atelier ?

Je m’appelle Alexandre Deloffre-Blondé, je suis artisan joaillier et j’ai créé l’atelier Feldoerf. Je suis diplômé d’un Master Économie de l’Université Paris 1 à Panthéon Sorbonne. Cette formation m’a permis d’être économiste au sein d’institutions nationales de la protection sociale. J’ai notamment réalisé de la prévision financière, de l’accompagnement de la recherche, de la gestion de projets statistiques.

Ensuite, j’ai obtenu un CAP Arts et Techniques en Bijouterie option Joaillerie. J’ai complété cette formation avec des stages à l’École Boulle, la Haute École de Joaillerie et le Conservatoire des Meilleurs Ouvriers de France.

Tu as donc décidé de changer radicalement de voix. Est-ce que ton métier nécessite obligatoirement une formation ou un diplôme ?

Oui ! Il est obligatoire d’obtenir une autorisation administrative à l’obtention du poinçon de bijoutier. Pour cela, le diplôme d’un CAP de bijoutier est demandé.

Le saviez-vous ?

Le poinçon du bijoutier est une marque apposée sur un bijou afin de garantir sa fabrication dans un atelier.

Comment l’idée de te lancer dans cette formation et dans la création de ton atelier est venue ?

C’est un de mes choix d’orientations du Lycée. A l’époque le secteur se portait mal et j’ai mis cette idée de côté. Mon grand-père paternel a été primé au concours des Meilleurs Ouvriers de France en ajustage (travail de précision du métal) et mon père a une expérience professionnelle dans la commercialisation de minéraux de collections. La joaillerie est un bon réceptacle pour synthétiser ces deux influences.


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Les étapes de création

Quelles sont pour toi les étapes de création les plus importantes et les plus difficiles ?

Pour moi, ces étapes sont l’étude de marché et l’élaboration du modèle économique.

L’étude de marché suppose de bien se positionner et de choisir la segmentation client adaptée. Par ailleurs, l’étude de marché permet aussi de comprendre comment le secteur fonctionne et de connaitre l’ensemble des acteurs le composant.

Le modèle économique représente la façon dont on génère de l’argent. Ainsi, rien ne doit être laissé au hasard ! Il existe plusieurs possibilités pour un joaillier. Vous pouvez vous positionner les marchés ci-dessous :

  •  La haute joaillerie ;
  • La joaillerie sur-mesure ;
  • Les magasins de grande surface.

Néanmoins, la haute joaillerie et les marques de grandes surfaces ont une concurrence très forte. Il est donc très difficile de les intégrer.

C’est pourquoi, j’ai choisi la joaillerie sur-mesure. En effet, pour des micro-entreprises, la niche de l’artisanat d’art est l’avenir.

Quelle clientèle cibles-tu avec la joaillerie sur-mesure ?

Je cible la clientèle ayant les moyens d’acheter des bijoux fabriqués à la main et ayant des demandes spécifiques. Cela me permet de fabriquer à la commande et donc de ne pas avoir de stocks en magasin. L’avantage c’est que cela baisse le prix des assurances.

L’accompagnement au projet

Travailles-tu seul ou est-ce mieux d’être à plusieurs ? As-tu des partenaires clés ?

Je travaille seul pour l’instant, mais je veux embaucher rapidement. Une joaillerie de qualité ne peut se faire sans l’intervention d’un bon sertisseur, ni d’un lapidaire et d’un diamantaire de confiance. La confiance est un maître mot dans cette activité.

As-tu eu besoin d’aide pour les démarches administratives de création ?

Oui ! Certaines formalités sont presque incompréhensibles. C’est peut-être lié au fait que j’ai choisi de créer une société plutôt que d’opter pour le statut d’auto-entrepreneur.

Es-tu passé par un site pour t’aider dans tes démarches et en te conseillant par rapport à la banque etc ?

J’ai trouvé plusieurs sites très utiles à de multiples reprises. Le site des impôts est bien aussi mais il y a parfois des redondances dans les informations qui sèment la confusion. Le site de la CCI Île de France et ses vidéos explicatives m’a aussi beaucoup aidé notamment grâce à ses vidéos explicatives.

Le financement du projet

Du côté financier, le lancement d’une activité de joaillerie nécessite-elle un financement de départ ?

Évidemment. Le métier de joaillier nécessite d’acheter des outils et des matières pour créer une collection ou des modèles de démonstration.

Pour créer ton atelier, la location d’un espace est aussi essentielle non ?

Oui aussi ! On a choisi d’avoir une boutique physique car je suis sceptique sur les chances de réussites sur les tentatives en pur digital si l’on n’a pas une expérience forte en communication numérique et en design.

Et aujourd’hui, vis-tu pleinement de ton activité ?

Malheureusement pas encore. Néanmoins, les premiers projets qui m’ont été confiés me font envisager l’avenir proche avec beaucoup d’optimisme.

L’ascenseur émotionnel du parcours de création

Un entrepreneur passe par beaucoup d’émotions au cours de la création de son projet. Qu’en est-il d’Alexandre ?

A-t-il été difficile de te lancer tout seul ?

Moins que ce que je redoutais. Beaucoup d’organismes peuvent apporter de l’aide. Ceux que j’ai rencontrés (CMA, CCI, RDI, LYVE, Village des créateurs) à Lyon se sont montrés compétents et investis.

Quelles ont été tes inquiétudes lors du processus de création ?

J’étais surtout inquiet sur ma capacité à créer des beaux bijoux qui plaisent au public. La fréquence avec lesquelles les passants s’arrêtent devant ma vitrine et le temps qu’ils restent à regarder et à se montrer mes bijoux m’ont rassuré sur ce point. Je me demandais aussi comment je supporterai le fait de travailler seul, au moins au début.

Quelles difficultés as-tu rencontré ?

Trouver un local commercial a été bien plus difficile que je l’imaginais. J’ai peiné sur les travaux réalisés dans mon local du fait notamment des démarches administratives alourdies par la nécessité d’obtenir l’accord des bâtiments de France. J’aurais normalement dû pouvoir être accompagné dans ces démarches mais le Covid en a décidé autrement.

Est-ce que tes proches t’ont encouragé et soutenu pour te lancer ou au contraire ils t’ont mis en garde ?

C’est un choix familial donc mon épouse était d’accord dès le départ. Son soutien est infiniment précieux. Celui de mon père aussi puisqu’il m’a aidé dans les travaux de rénovation de mon local commercial et m’accompagne pour les opérations de gestions.

Es-tu fier de toi aujourd’hui ?

Je suis fier de voir que me bijoux plaisent et se singularisent.

Qu’as-tu appris sur toi-même et sur l’entreprenariat en te lançant ?

Je hais les dossiers administratifs.

As-tu une anecdote à nous raconter ?

Dix jours après la signature du bail pour mon local, le rideau métallique, très vieux et disgracieux a cessé de fonctionner. Je ne pouvais plus accéder au local. J’ai dû faire intervenir une entreprise de serrurerie avant de comprendre qu’une coupure de courant avait mis le système en panne. Cinq jours après la réparation le premier confinement était décrété. Quand j’ai pu ensuite retourner au local, le rideau métallique a commencé à montrer des difficultés pour s’ouvrir. Jusqu’au jour où … il s’est décroché et a dégringolé bloquant l’accès au local. Le serrurier a dû revenir pour l’enlever complétement. J’en ai profité pour négocier avec mon bailleur son remplacement par un modèle bien plus élégant et sécurisé.

Les conseils d’Alexandre pour réussir son projet entrepreneurial

Que conseillerais-tu aux personnes qui aimeraient se lancer dans l’entreprenariat ?

Ne négligez pas l’aide que peuvent apporter les organismes dédiés à l’accompagnement à la création d’entreprise. Ils sont nombreux, mais parfois difficiles à identifier.

Quels sont de ton point de vue, les points essentiels pour réussite un projet entrepreneurial ?

Les études menées sur ce sujet montrent que le niveau de diplôme et les moyens financiers de départ jouent un rôle prépondérant dans la réussite du projet entrepreneurial. Il est sans doute plus difficile de mesurer la capacité à innover, à sortir du cadre, oser et à s’adapter.

 Pour aller plus loin :

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Sommaire
  • Le parcours d’Alexandre
  • Les étapes de création
  • L’accompagnement au projet
  • Le financement du projet
  • L’ascenseur émotionnel du parcours de création
  • Les conseils d’Alexandre pour réussir son projet entrepreneurial
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