Portage salarial ou auto-entrepreneur : comment choisir ?
Le portage salarial s’adresse à de futurs créateurs d’entreprise qui, avant de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, souhaitent tester leur capacité à attirer et à maintenir une clientèle.
Le statut d’auto-entrepreneur a été crée dans le seul but de faciliter les démarches administratives de l’entrepreneur individuel. Ces deux dispositifs permettent de lancer son activité « en solo ».
Mais quelle option choisir entre le portage-salarial et l’auto-entreprise ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? Le Blog du Dirigeant vous guide.
1. Les avantages du portage-salarial
Le portage salarial permet au porté d’exercer son activité de manière autonome, sans être soumis au lien de subordination qui caractérise le contrat de travail classique. Il va trouver seul ses propres clients, négocier les conditions du contrat, y compris les conditions financières.
Pour l’entreprise cliente, cela lui évite les charges qu’induit l’embauche d’un salarié. Elle lui permet également de bénéficier d’une main d’œuvre qualifiée.
Le portage salarial permet également de ne pas avoir à se préoccuper de la partie administrative de son activité. La facturation, la comptabilité et autres formalités sont gérées par la société de portage.
Etant assimilé à un salarié, le porté continue de bénéficier du régime général, et de l’assurance chômage, ce qui n’est pas le cas de l’auto-entrepreneur, affilié RSI. De plus, il bénéficie d’une assurance responsabilité civile. Tous ces éléments lui permettent d’exercer son activité avec un maximum de garanties, situation idéale lorsque l’on veut tester une idée !
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2. Les avantages de l’auto-entrepreneur
L’auto-entreprise peut concurrencer le portage salarial sur plusieurs points :
- L’auto-entreprise connaît une gestion simplifiée (formalités de constitution simplifiées, absence de comptes annuels, franchise de TVA…),
- La clôture de l’auto-entreprise est aussi simplifiée,
- L’auto-entreprise est d’avantage adaptée à une activité commerciale et artisanale, avec des prestations à faibles coûts (moins de 1 000 euros), pour une clientèle diversifiée
- L’auto-entreprise permet vraiment d’être autonome et pleinement consacré à son projet, elle permet de créer sa propre identité
- L’auto-entreprise permet d’évoluer vers d’autres statuts juridiques si le projet se développe bien (le porté devra démarrer de rien).
Le portage salarial connaît un certain nombre d’obligations
, notamment si le porté veut bénéficier de l’assurance chômage en cas d’échec :
- Statut de cadre,
- Rémunération minimum de 2 900 euros bruts mensuels pour un emploi à temps plein
- Souscription d’une garantie financière auprès d’un établissement de crédit
- Comptes-rendus réguliers à destination de la société de portage.
3. Les critères à prendre en compte pour faire son choix
Certaines activités demeurent exclues du statut d’auto-entrepreneur
: activités immobilières relevant de la TVA immobilière (agents immobiliers, marchands de biens…), locations d’immeubles à usage professionnel etc.
Le portage salarial n’était pas réglementé avant 2008, et souffre encore aujourd’hui d’incertitudes juridiques, surtout en ce qui concerne le contrat de travail liant porté et la société de portage.
Le portage salarial peut reste une alternative à la création d’une entreprise au sens propre du terme. Le choix doit être orienté en fonction de votre projet, de vos attentes personnelles en matière de protection sociale (assurance maladie, vieillesse, chômage…), des perspectives d’évolutions à moyen terme de votre projet…
L’un des intérêts du portage salarial pour un créateur d’entreprise est que cela lui permet de tester son idée, sans être pressé par le temps puisque n’étant pas indemnisé il ne puise pas dans les droits acquis auprès de pôle emploi.
Pour le créateur qui n’a pas acquis la totalité de ses droits, le portage salarial lui permet de les augmenter.
Enfin, élément non négligeable, le portage salarial permet de tester de manière très concrète si les clients sont au rendez-vous de la création d’entreprise, avoir répondu de manière positive à cette question en se lançant dans un projet de création d’entreprise est un atout important en termes de confiance en soi, mais aussi de chiffrage pour le business plan et de retour factuel pour la recherche de financement.
Petite simulation :
Attention, les taux peuvent varier en fonction du niveau de rémunération et de la convention collective !
- Portage salarial : je facture 3 950 euros à un client
- Commission de l’entreprise de portage : 10 %, soit 350 euros
- Charges sociales (patronales + salariales) = 1787 euros
- Net perçu = 1 813 euros, soit 46 % de la facturation client.
- Auto-entreprise : je facture 3 950 euros à un client
- Charges sociales = 24, 60 %, soit 972 euros
- Net perçu : 2 978 euros, soit 75 % de la facturation client.
- Roland BEN GUIGUI29 mai 2018, 08:20Très utile de comprendre comment cela fonctionne
- BenjaminW31 mars 2016, 16:32Bonjour, merci pour cet article très complet. J'en profite pour rebondir et compléter sur la question du portage salarial pour ceux qui sont intéressés par ce statut, n'oubliez pas de vous poser les bonnes questions (crédibilité de la société, protection de votre activité, coût de la société...).
- Valérie31 mars 2016, 16:45Bonjour, Merci pour ce commentaire très encourageant. Cordialement L'équipe Création d'Entreprise, LBdD
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- Florian6 mai 2014, 08:28Bonjour, Bravo pour cet article intéressant néanmoins je tiens à préciser que le portage salarial ne souffre plus tellement de "flou" juridique ces dernières années et encore moins depuis la décision du conseil constitutionnel qui demande de légiférer. Bonne journée
- Thomas Lailler6 mai 2014, 15:37Bonjour, Tout d'abord nous vous remercions pour l'attention portée à notre blog ! Vous avez raison, le "flou" juridique demeure aujourd'hui que sur quelques points techniques de droit du travail, mais le législateur éclaircira cela lors des prochaines réformes. Cordialement, L'équipe du Blog du Dirigeant.
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