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La gestion des conflits entre associés : étapes et solutions juridiques
Créer une société avec un ou plusieurs associés est souvent une étape clé dans le développement d’un projet entrepreneurial. C’est l’assurance de bénéficier de compétences complémentaires, d’un partage des responsabilités et d’un soutien dans la prise de décisions. Cependant, comme dans toute relation humaine, des désaccords peuvent survenir. Un conflit entre associés peut alors émerger, affectant la gouvernance, la stratégie, la performance économique, voire la pérennité de l’entreprise.
Il est donc important de savoir comment les anticiper, les gérer efficacement et, dans certains cas, comment organiser la sortie d’un associé de manière sécurisée et légale.


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Pourquoi les conflits entre associés sont-ils si courants ?
Les conflits entre associés peuvent naître à différents moments de la vie de l’entreprise. Il peut s’agir de désaccords sur les orientations stratégiques, de tensions sur la répartition des bénéfices ou sur la gestion opérationnelle. Parfois, les conflits ont des origines plus personnelles : mésentente progressive, jalousie face à la réussite de l’autre, sentiment de trahison, ou encore perte de l’affectio societatis, c’est-à-dire de la volonté commune de faire vivre ensemble la société.
L’arrivée de nouveaux investisseurs, une croissance externe, un changement de génération dans la direction ou encore l’introduction de pratiques managériales différentes peuvent également cristalliser les tensions. Ces situations doivent être prises au sérieux, car elles peuvent rapidement déstabiliser l’entreprise.
Il est fréquent que ces conflits surviennent alors même que les dirigeants sont focalisés sur le développement des activités. Pris de court, ils n’ont souvent pas prévu de dispositifs suffisants dans les statuts ou les pactes d’associés pour gérer ces crises.
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Comment anticiper les conflits grâce aux statuts et pacte d’associés ?
La bonne rédaction des statuts de la société et le pacte d’associés jouent un rôle de limitation des risques. Ce dernier, bien que facultatif, permet d’aller au-delà des statuts en fixant des règles adaptées aux spécificités du projet et aux profils des associés. Il peut notamment prévoir les modalités de sortie, les droits de vote, les conditions de cession de parts sociales ou d’actions, et même les procédures en cas de désaccord persistant.
Voici un tableau présentant les principales clauses préventives à insérer :
Clause contractuelle | Fonction principale |
---|---|
Clause de sortie conjointe | Permet à un associé de vendre ses parts en même temps qu’un autre |
Clause de rachat forcé (shotgun) | Oblige un associé à racheter ou vendre ses parts à un prix fixé |
Clause d’incessibilité temporaire | Interdit temporairement la vente des titres |
Clause de médiation | Prévoit le recours à un médiateur en cas de litige |
Clause d’exclusion | Permet d’organiser la sortie d’un associé fautif |
Nous vous conseillons de faire appel à un avocat spécialisé en droit des sociétés afin de vous assister dans la rédaction des clauses et la stratégie à adopter. Il est normal qu’à la constitution de votre société, vous n’imaginiez aucun conflit futur avec un de vos associés, mais il vaut mieux y réfléchir dès le lancement de l’activité.
Comment gérer un conflit entre associés efficacement ?
Dès l’apparition de tensions entre associés, il est important de réagir rapidement pour éviter l’enlisement. Le premier réflexe consiste à faire appel à un avocat en droit des sociétés. Celui-ci pourra analyser objectivement la situation, proposer des solutions adaptées et encadrer juridiquement les échanges. Il est aussi le garant du respect des droits de chacun et de la sécurité juridique des décisions prises.
La première étape consiste à identifier précisément les causes du conflit : s’agit-il d’un désaccord ponctuel, d’un problème de gouvernance, ou d’un conflit d’intérêt ? Ensuite, il est fondamental de mesurer les impacts : les décisions sont-elles bloquées ? Le climat de travail est-il affecté ? La confiance des partenaires et des clients est-elle menacée ?
Dans la grande majorité des cas, une résolution amiable doit être envisagée. Elle présente de nombreux avantages : rapidité, coût modéré, discrétion, et préservation des relations humaines. Elle peut prendre la forme d’un simple dialogue entre associés, mais aussi d’une médiation organisée par un tiers de confiance ou d’une mission confiée à un mandataire ad hoc désigné par le tribunal.
Quelles sont les cinq étapes clés de la gestion des conflits entre associés ?
1. Prévenir pour mieux guérir
La prévention passe par une rédaction rigoureuse des statuts et du pacte d’associés. Ceux-ci doivent prévoir les cas de désaccord, les modalités de prise de décision, les règles de majorité et les clauses de sortie. Une gouvernance claire limite les interprétations et réduit les tensions.
2. Analyser le conflit en profondeur
Comprendre la source du conflit est essentiel. Est-il lié à la stratégie ? À une répartition inégale du pouvoir ? À une défiance personnelle ? L’analyse des comportements, des décisions et des échanges passés permet de mieux cerner les enjeux.
3. Tenter la résolution amiable
Un avocat ou un médiateur peut organiser des échanges entre les parties. Il s’agit de trouver un terrain d’entente : redistribution des fonctions, adaptation de la répartition du capital, mise en place de garanties ou même rachat de parts.
4. Recourir à la justice si nécessaire
Lorsque la voie amiable échoue, l’action judiciaire peut s’imposer. Elle peut viser à faire nommer un administrateur provisoire, à révoquer un dirigeant ou à obtenir la dissolution judiciaire de la société. Des actions en abus de majorité ou de minorité sont également possibles si les droits des associés sont bafoués.
5. Mettre en œuvre la solution choisie
Une fois la solution trouvée, elle doit être formalisée par un protocole d’accord ou une décision d’assemblée générale. Les avocats veillent alors à son exécution sécurisée : formalités de cession de titres, modification des statuts, nomination d’un nouveau dirigeant, etc.
Les solutions : Comment révoquer ou exclure un associé ?
L’éviction d’un associé est une mesure lourde de conséquences. Elle doit toujours être encadrée juridiquement. En principe, un associé ne peut être exclu que si cela est prévu expressément dans les statuts ou dans un pacte d’associés.
La révocation doit reposer sur un juste motif : manquement grave à ses obligations, comportement nuisible à la société, blocage du fonctionnement. Elle doit respecter une procédure contradictoire : convocation à une assemblée générale, présentation des griefs, possibilité de se défendre. La décision de révocation doit être votée à la majorité prévue par les statuts.
Voici un tableau synthétique des conditions de révocation :
Élément | Exigences |
---|---|
Base légale | Clause d’exclusion dans les statuts ou pacte d’associés |
Juste motif | Blocage, faute grave, perte de confiance |
Procédure | Convocation, débat contradictoire, vote à la majorité |
Conséquences | Cession forcée des parts ou radiation de l’associé |
Assistance juridique recommandée | Avocat en droit des sociétés pour encadrer la procédure |
Dans certains cas, il est possible d’imposer à l’associé concerné de céder ses titres. C’est notamment le cas avec la clause dite shotgun, qui impose à l’un des associés de racheter ou vendre ses parts à un prix fixé par l’autre.
L’avocat a un rôle clé à toutes les étapes : il évalue la légalité de l’éviction, prépare la procédure et défend les intérêts de l’entreprise ou de l’associé évincé en cas de contentieux.
Quels sont les outils juridiques à mobiliser en cas de conflit ?
Face à un conflit d’associés, plusieurs outils peuvent être utilisés, soit pour prévenir, soit pour résoudre le différend :
Outil juridique | Utilisation principale |
---|---|
Statuts et pacte d’associés | Prévoir les règles de gouvernance et de sortie |
Médiation | Recherche d’un accord à l’amiable |
Mandataire ad hoc | Facilitation du dialogue ou de la gestion en crise |
Administrateur provisoire | Gestion neutre et temporaire de la société |
Action judiciaire | Révocation, cession forcée, dissolution, abus de majorité/minorité |
Dans tous les cas, une stratégie juridique doit être construite au cas par cas, en tenant compte de la situation spécifique, des enjeux humains et financiers, et du type de société concernée.
L’objectif : préserver au mieux les intérêts de l’entreprise et de ses fondateurs, tout en assurant sa continuité ou en organisant une séparation respectueuse et juridiquement sécurisée.