Introduction

Avant de parler “localisation”, votre premier critère en matière de choix d’incubateur, doit être de trouver le type d’incubateur qui saura le mieux vous accompagner, vous et votre projet. Commençons par faire un point sur les incubateurs privés et publics, sur leurs caractéristiques respectives et sur leur mode de fonctionnement.

aménager ses bureaux

Nous évoquerons ensuite la question du choix de lieu : “Ou incuber géographiquement votre projet de création d’entreprise ?”

Les différents types d’Incubateurs publics et privés

La définition d’un incubateur nous amène à parler d’abord d’un point commun entre incubateur privé et public. Ils ont le même objectif, à savoir faciliter la maturation et l’éclosion des projets entrepreneuriaux. Ils les soutiennent en apportant un cadre et un accompagnement aux créateurs d’entreprise, de l’étape d’idéation jusqu’au lancement de projet, en passant par l’étape de levée de fonds.

Les incubateurs publics soutenus par les collectivités locales comme l’Union européenne, les Métropoles, les Régions, les Mairies sont au cœur des territoires. Elles en connaissent et comprennent les problématiques économiques et sociales. De ce fait, elles sont parfaitement légitimes pour créer leurs propres incubateurs d’entreprises et ainsi soutenir les projets d’entreprenariat locaux, adaptés à leur environnement.

Les incubateurs privés sont, quant à eux, initiés par :

  • des investisseurs indépendants qui ont des moyens plus ou moins importants. Leurs incubateurs sont très souvent généralistes et présents surtout dans les grandes agglomérations.
  • des grands groupes nationaux ou internationaux, intéressés par le développement d’idées innovantes pour l’avenir de leur activité.
  • des grandes écoles de commerce, d’ingénieurs ou des universités, ouverts à leurs étudiants ou anciens étudiants.

Dans les 3 cas, les incubateurs privés se définissent par une logique de retour sur investissement, de rentabilité.

Points divergents entre incubateurs publics et privés

Les projets de création d’entreprise font florès. Et la concurrence est parfois rude entre public et privé et même parfois entre régions. Ceci explique l’éclosion d’incubateurs nombreux et variés sur le territoire français. Pour choisir le bon pour vous, il faut être pleinement conscient des écarts qui existent entre les différents types d’incubateurs.

Raisons d’être des incubateurs publics et privés

Pour les collectivités territoriales, réussir à attirer des entreprises, et donc de l’emploi, est un enjeu majeur. C’est pourquoi les initiatives publiques se multiplient au niveau local afin d’offrir la structure d’accompagnement à la création d’entreprise la plus efficace possible. Ceci explique l’éclosion d’incubateurs nombreux et variés sur le territoire français. En effet, la présence d’incubateur peut être un élément déterminant pour un futur entrepreneur qui doit choisir une zone d’implantation.

  • Les objectifs des incubateurs publics, soutenus par les régions ou grandes métropoles sont donc résolument fixés autour :
    • des perspectives en matière d’emploi et de développement du tissu économique local,
    • de l’aide aux entreprises en activité pour les aider à prendre le virage du digital. Avoir un environnement de jeunes entrepreneurs crée une émulation propice à la réflexion des dirigeants, autour de ce sujet,
    • du dynamisme du territoire au travers de projets faisant appel à de l’innovation technologique, sociale ou autre et accueillant les jeunes pousses associées,
    • de la reconversion de bassins d’activité en perte de vitesse et devant se transformer : les hauts fourneaux de Florange en sont un excellent exemple. Leur fermeture en 2012 a laissé place à un site équipé et inexploité pour la production d’acier pour l’automobile, l’industrie et l’emballage. En 2019, le site est devenu une vitrine numérique pour la région, avec la première ligne de galvanisation 100 % digital nativ au monde.

On peut ajouter, que parfois, la création d’un incubateur permet de faire revivre une friche industrielle, qui a eu son heure de gloire. Ces lieux atypiques, emblématiques d’industries régionales autrefois florissantes, sont alors appelés à démarrer une nouvelle vie grâce à l’implantation dincubateurs de startups. C’est une image de modernité que s’offrent, de ce fait, les collectivités publiques qui mettent à disposition ces lieux et parfois en soutiennent la rénovation.

  • Pour les incubateurs privés, les objectifs sont d’abord de développer du business, et donc d’attirer les projets susceptibles d’être les plus rentables. Pour ce faire, la sélection des projets sera particulièrement aiguisée, nous en reparlerons plus loin. Dans la plupart des cas, les incubateurs privés prennent des parts au capital des startups qu’ils accompagnent. Une attention particulière doit donc être apportée au degré d’indépendance que vous pourrez garder au sein de votre futur projet. La perte d’autonomie peut, bien-sûr, n’être que partielle. Cette solution offre cependant l’avantage d’avoir un associé qui a tout intérêt à voir le projet se valoriser et aboutir rapidement. Il fera le nécessaire en ce sens.

Les incubateurs rattachés à de grandes entreprises ont, quant à eux, le souci d’attirer de jeunes porteurs de projets en lien avec leur activité. La solution s’approche de l’idée d’intrapreneuriat. C’est un excellent moyen d’insuffler un vent nouveau à l’intérieur de leurs murs et de préparer l’avenir de l’entreprise grâce aux idées innovantes de jeunes ingénieurs et/ou créatifs. Leur but est donc double :

  • innover pour l’avenir de l’entreprise,
  • attirer de nouveaux talents pour s’installer sur de nouveaux marchés prometteurs.

Chez BNP Paribas par exemple, c’est WAI (We Are Innovation) qui offre des programmes de conseils ou d’investissements auprès de startups ou de ses clients ETI (entreprises de taille intermédiaire) et grandes entreprises.

  • Pour ce qui est des grandes écoles ou universités, c’est un peu la course aux incubateurs. Chaque grande école de management a le sien. On peut citer IncubaGem à Grenoble, ou Incubateur EMLyon Business School. 

Leur objectif ? Attirer la vague d’étudiants

porteurs de projets entrepreneuriaux (et les frais de scolarité afférents). Il n’est donc pas suffisant d’avoir un incubateur en son sein, encore faut-il qu’il soit identifié comme performant. L’écosystème offert par l’école ou l’université doit donc donner accès à une équipe de coaching de haut vol. Ce que recherchent les jeunes pousses, c’est de pouvoir expérimenter la démarche entrepreneuriale le plus tôt possible, avec l’accompagnement de mentors, experts et partenaires financiers compétents.

Mode de fonctionnement des incubateurs publics et privés

Les incubateurs privés sont indépendants, leur fonctionnement est donc à la discrétion de chacun des fondateurs. Cependant, de grandes lignes se dégagent, liées à la recherche de rentabilité :

  • la sélectivité forte des candidats et des projets ;
  • le niveau d’exigence dans l’atteinte des objectifs ;
  • des projets incubés de secteurs d’activité très divers (bien souvent peu voir pas de spécialisation) ;
  • le prix des programmes d’accompagnement : très variable mais souvent conséquent
  • la durée des programmes : de quelques semaines intenses à quelques mois..

Dans les incubateurs privés, l’accompagnement est parfois un peu light et rarement personnalisé. Dans ce cas, le Blog du Dirigeant pourra vous proposer des solutions d’appui adéquates….

Les incubateurs publics régionaux ou liés à des villes de taille moyenne ou grande, ont un mode de fonctionnement très différent de celui des incubateurs privés. Comme nous l’avons évoqué plus haut, la dimension de développement du territoire est omniprésente. En effet, les incubateurs publics ont aussi une mission à remplir auprès des populations en réinsertion professionnelle. Ils vont donc, accompagner aussi, des porteurs de projet éloignés de l’écosystème entrepreneurial, les faire monter en compétence et augmenter ainsi de façon significative leur chance de réussite. Leur organisation est donc à l’image des enjeux :

  • étude des dossiers de candidature sur des critères économiques et sociaux ;
  • temps d’incubation adapté aux besoins du porteur de projet ;
  • programmes d’accompagnement parfois gratuits ou à des tarifs très compétitifs ;
  • coaching individuel dédié ;
  • suivi des projets par pôles spécialisés.

Ce dernier point n’est pas anodin. En effet, les incubateurs régionaux développent des spécialités par sites. Ils ne peuvent tout gérer sur un même pôle. C’est le cas d’Euratechnologie dans les Hauts de France. Il comporte 4 sites géographiques dans la région :

  • sur le campus de Lille : Euratechnologie avec les activités liées à la DeepTech (IA,Blockchain,Data,réalité virtuelle …), à la FinTech, Médias et EdTech/RhTech  (éducation et Rh)
  • à Roubaix : Blanchemaille avec les projets dédiés au commerce connecté, au Retail Tech et à la PropTech.
  • à Willems : AgTech (technologies liées à l’agriculture)
  • à Saint Quentin : les pépites Industrie & Robotique.

Cette spécialisation permet d’offrir un écosystème particulièrement adapté à chaque projet. C’est un gage de professionnalisme et de partage d’expériences ciblées.

Les KPI des incubateurs

Pour choisir l’incubateur qui va avoir la chance de porter votre projet, vous allez aussi chercher à vous baser sur des critères rationnels, chiffrés. C’est toujours rassurant :))

Sans surprise, chez les incubateurs institutionnels, on retrouve des facteurs clés de succès proches des incubateurs rattachés aux grands groupes privés mais aussi d’autres Kpi plus spécifiques à leurs objectifs d’ordre social. En voici une liste non exhaustive :

  • le nombre total de projets incubés ;
  • le montant total annuel des fonds levés par les incubateurs ;
  • le nombre de personnes formées à l’entrepreneuriat ;
  • le chiffre d’affaire réalisé par les entrepreneurs ;
  • le nombre d’entreprises créées ;
  • le taux de survie à 3, 5 et 8 ans ;
  • le nombre de CDI créés lors des 12 derniers mois (plutôt chez les incubateurs publics) ;

Ces Kpi peuvent être utiles pour opérer des classements au niveau national ou mondial (ex: celui de UBI Global). Ces classements font partie des outils qui aident les porteurs de projets à choisir leur incubateur. Ils contribuent à qualifier l’efficacité de l’écosystème entrepreneurial mis en place par l’incubateur.

Choisir où incuber mon projet

La multiplication du nombre d’incubateurs ces dernières années a permis de couvrir quasiment tout le territoire. Il faut quand même noter que leur répartition en France cible surtout les grandes villes ou les zones de forte densité de population : Paris, Lyon, Lille, Marseille, Montpellier…Il existe également des incubateurs régionaux comme Incubateur Paca Est, Incubateur lorrain, Incubateur Rhône Alpes Ouest.

La French Tech

Les incubateurs de 13 grandes métropoles sont regroupés au sein de la French Tech : c’est un écosystème qui regroupe des startups ainsi que des investisseurs potentiels et des décideurs. Leur but ? “Faire de la France un des pays les plus attractifs au monde pour les startups qui veulent se lancer…” (Champion du monde !)

La French Tech a une structure nationale et des relais locaux.

Les fonctionnaires de la French Tech sont bien au fait des politiques publiques et travaillent aussi bien aux financements des projets qu’à des solutions marketing. Ils conçoivent des programmes d’accompagnement adaptés à des besoins identifiés. La French Tech est soutenue par le ministère de l’économie et des finances, la direction générale du Trésor, entre autres.

Incubateurs des Régions ou Incubateurs des Villes

L’un n’empêche pas l’autre ! Ils coexistent et ont défini des missions complémentaires.

Prenons un exemple en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’Incubateur Paca-Est (IPE) soutient majoritairement les projets en lien avec la recherche publique française. Il est soutenu par le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur mais aussi par un ensemble de représentations départementales ou locales. L’incubateur Paca-Est accueille tous projets à condition d’une implantation dans les Alpes-Maritimes ou le Var.

Dans le même espace géographique, nous trouvons l’incubateur Sophia-Antipolis spécialisé en santé et biotechnologies. Cet incubateur est dédié à l’innovation dans le domaine médical sur le territoire allant de Toulouse à Nice.

Dans le Sud encore, Incubateur de Marseille et Incubateur d’Aix-en-Provence sont comme des cousins. L’Incubateur Belle de Mai, à Marseille, est bien un incubateur public qui accompagne et finance des entrepreneurs innovants dans le domaine du numérique, des technologies de l’information et de la communication. L’offre est complétée par 2 accélérateurs d’entreprises destinés à les aider à se développer ; L’accélérateur Aix-Marseille-Provence (tous secteurs d’activités confondus) et L’accélérateur M (créé par les villes de Marseille et d’Aix-en-Provence et la région Paca). L’accélérateur M a une activité qui se positionne à la croisée des chemins entre les missions d’incubation et d’accélération. Les projets soutenus sont ciblés sur l’univers maritime, les industries culturelles et créatives et l’urbanisme.

Et pour finir notre périple méridional, en région Midi-Pyrénées, l’incubateur de startups en B2B, c’est Nubbo. Il a été créé suite à la loi Allègre sur l’innovation et la recherche. Et pourtant, Incubateur à Montpellier, BIC (Business & Innovation Centre) a trouvé sa place au cœur de cette même région. Bic est un incubateur du top 5 au classement UBI global de 2019. Il est généraliste et fait partie de la French Tech.

Continuons notre tour de France des incubateurs localisés en région :

  • incubateur dans les Hauts de France : nous avons déjà évoqué plus haut Euratechnologie. On peut citer aussi Eurasanté spécialisé dans les projets sur la santé, Plaine Image pour les projets liés à l’image, au jeu, au son et à la vidéo et Euralimentaire installé au cœur de marché d’intérêt national (MIN) pour accompagner les innovations dans le domaine de l’alimentation.
  • incubateur à Lyon : Pulsalys pour la région Rhône-Alpes en lien avec la recherche publique et Les Premières Auvergne-Rhône-Alpes pour les femmes entrepreneures ( French tech)
  • incubateur lorrain : Incubateur du Grand Est à destination des chercheurs, des étudiants entrepreneurs ou de tous projets ayant besoin de la recherche académique.
  • incubateur en Bretagne : Emergys est cofinancé par la région Bretagne et l’Etat et favorise les projets innovants créateurs d’emplois.
  • incubateur à Nantes : Atlanpole porte l’incubateur régional des pays de la Loire pour les projets innovants de rupture (deeptech)
  • incubateur à Bordeaux : le technopole Bordeaux Technowest a été créé à l’initiative des villes limitrophes de Mérignac, Saint Médard-en-Jalle et le Haillan. C’est un pôle qui porte des projets numériques ou technologiques pour l’aéronautique spatial, la foodtech et aussi … la winetech.

La liste est loin d’être complète. Selon votre position géographique, vous serez à même de vous référer à cette liste ou de la compléter.

Incubateurs à Paris

La liste des incubateurs à Paris est particulièrement étoffée. Cependant, ce sont les incubateurs privés qui sont de loin les plus nombreux. La Ville de Paris soutient un certain nombre d’incubateurs. Le label Paris Innovation, créé en 2008, est décerné aux incubateurs sur la base de la qualité de leur accompagnement aux entreprises incubées.

Ce label rend éligible à l’attribution d’une aide appelée “Paris innovation Amorçage” (PIA) et facilite la levée de fonds. Une carte des incubateurs parisiens existe sur le site de la ville.

Voici 2 exemples d’incubateurs de la région parisienne :

  • Paris&Co est un réseau d’incubateurs en Europe, avec 12 plateformes d’innovation sectorielle (sport, alimentation, ville durable, tourisme, événementiel, fintech & insurtech…). L’incubateur met, par exemple, à disposition l’Urban Lab pour expérimenter un dispositif innovant dans le milieu urbain
  • Station F, le Fameux ! : le plus grand incubateur du monde. C’est un incubateur financé par Xavier Niel en collaboration avec la Ville de Paris. Il propose un programme start-up avec différents niveaux d’accompagnement liés à l’étape de votre création. Les secteurs des projets sont particulièrement divers : BioTech, MedTech,e-commerce, LegalTech…

A la lecture de cet article, vous aurez compris que le processus d’incubation compte plus qu’un type d’incubateur d’entreprise. Vous connaissez votre projet, vous savez de quoi vous avez besoin pour le mener à bien. Vous allez forcément essayer de vous rapprocher de votre lieu de vie habituel pour créer votre entreprise. Par contre, laissez de côté, cet aspect, pour le choix de votre incubateur. Investissez sur le rapprochement avec l’incubateur qui vous convient vraiment, durant la période d’incubation. Un entrepreneur bien accompagné en vaut deux ! Une fois vos critères posés, votre choix sera comme une évidence. Il vous restera alors à bâtir un dossier de candidature béton et à postuler !

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Sommaire
  • Les différents types d’Incubateurs publics et privés
  • Points divergents entre incubateurs publics et privés
  • Choisir où incuber mon projet
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