Le Blog du Dirigeant vous propose de revenir en détail sur les particularités de cette procédure collective. Qu’est-ce que la liquidation judiciaire simplifiée ? La procédure de liquidation judiciaire simplifiée s’adresse aux entreprises en état de cessation des paiements dont le redressement est manifestement impossible. La demande auprès du Tribunal de commerce (activité commerciale ou artisanale) ou […]
Cessation des paiements : quelles sont les mesures préventives ?
Lorsqu’une entreprise fait face à des difficultés financières, il est essentiel d’agir en amont de l’état de cessation des paiements. Pour cela, le droit français prévoit plusieurs mesures préventives permettant aux dirigeants d’entreprises de réagir à temps et de manière confidentielle.
Ces dispositifs sont pensés pour éviter l’ouverture d’une procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire) et permettre une sortie de crise en douceur.

Quelles sont les mesures de prévention des difficultés des entreprises ? Comment s’organisent-elles ? Le blog du dirigeant fait le point.
1. Le groupement de prévention agréé (GPA)
Ce dispositif, régi par l’article L.611-1 du Code de commerce, permet à un dirigeant d’entreprise d’obtenir un diagnostic gratuit et confidentiel de la situation économique de sa société.
Le groupement de prévention n’a pas connu le succès escompté.
Il a pourtant comme objectif de fournir aux entreprises adhérentes, de manière confidentielle, une analyse des informations économiques, comptables et financières, qu’elles acceptent de transmettre régulièrement.

Lorsqu’il relève des indices de difficultés, le dirigeant en est informé et l’intervention d’un expert lui est proposée.
L’adhésion n’est pas obligatoire, elle est possible pour toutes les personnes morales et physiques immatriculées au RCS ou au RM.
Les administrations, les collectivités territoriales peuvent venir en aide à ces groupements de prévention agréés. La Banque de France peut émettre un avis sur la situation financière des entreprises adhérentes.
Le GPA est une structure indépendante qui vous aide à détecter vos difficultés en amont. C’est confidentiel, gratuit, et souvent méconnu.
Comment ça marche ?
- Vous envoyez vos données comptables au groupement
- Un diagnostic financier est réalisé
- Vous recevez des alertes ou des conseils avant que la situation ne devienne critique
Depuis 2025, les GPA utilisent désormais des outils numériques pour analyser vos données plus rapidement. Certains travaillent même avec des fintechs pour automatiser les alertes.
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2. L’entretien avec le président du tribunal de commerce
Lorsqu’il résulte de tout document (comptes annuels, assemblées générales…) ou procédure (injonction de payer, assignation en paiement…) qu’une entreprise individuelle, commerciale ou artisanale connaît des difficultés de nature à compromettre la continuité de l’exploitation, le dirigeant peut être convoqué par le président du Tribunal de Commerce pour que soient envisagées les mesures propres à redresser la situation de l’entreprise.
Depuis 2023, cet entretien peut même se faire en visioconférence.
3. L’enquête d’office du tribunal sur la situation de l’entreprise
A l’issue de l’entretien avec le président du Tribunal de Commerce, ou si le dirigeant ne s’y est pas rendu, le président du tribunal peut mener sa propre enquête.
Il va alors interroger :
- L’URSSAF
- Les impôts
- La Banque de France (notation, incidents bancaires, …)
- Le Registre national des entreprises (RNE)

Cela lui permet de mieux comprendre votre situation et de décider, le cas échéant, d’ouvrir une procédure adaptée.
4. Le mandat ad hoc

Tout comme la procédure de conciliation, le mandat ad hoc est initié à la demande du dirigeant, demande écrite et motivée (raisons des difficultés).
C’est LA solution à envisager si vous n’êtes pas encore en cessation des paiements mais que vous sentez venir la tempête.
Comment ça fonctionne ?
- Vous demandez la nomination d’un mandataire ad hoc auprès du tribunal dont la mission est déterminée (négociation avec les créanciers, les établissements de crédit pour l’obtention de fonds…)
- Ce professionnel vous aide à négocier vos dettes, trouver des accords, rassurer vos partenaires
- Vous gardez la main sur votre entreprise
Le dirigeant peut proposer un mandataire ad hoc, mais qui ne peut pas être un juge en fonction ou les ayant quittées depuis moins de 5 ans, ni une personne ayant reçu de l’entreprise une rémunération ou un paiement de la part de l’entreprise au cours des 24 derniers mois.
Les avantages du mandat ad hoc
- Aucun formalisme lourd
- Grande confidentialité
- Aucune mention dans les registres publics
Les nouvelles solutions disponibles en cas de cessation de paiement
La médiation du crédit | Le diagnostic prévention de Bpifrance | Les aides régionales |
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Organisée par la Banque de France, elle intervient gratuitement lorsque : – Votre banque refuse un prêt – Vous perdez un concours bancaire essentiel – Vous avez besoin de rééchelonner un crédit | Ce diagnostic proposé par Bpifrance est gratuit, rapide et ouvert à toutes les PME. Il vous permet de poser un regard externe sur vos finances, vos RH, vos risques… | De nombreuses régions proposent : – Des subventions ou prêts pour restructurer vos dettes – Des accompagnements sectoriels (restauration, commerce, industrie locale…) Consultez le site les-aides.fr pour vérifier votre éligibilité. |
FAQ – Prévention de la cessation des paiements
La cessation des paiements intervient lorsque votre entreprise n’est plus en mesure de régler ses dettes exigibles avec sa trésorerie disponible. Elle ne signifie pas nécessairement la faillite, mais elle impose d’agir rapidement.
Vous avez 45 jours après être en cessation des paiements pour la déclarer au tribunal de commerce. Passé ce délai, vous vous exposez à des sanctions si vous n’avez pas entamé de démarches amiables (comme un mandat ad hoc ou une conciliation).
Oui ! Le président du tribunal de commerce peut vous convoquer pour un entretien confidentiel. Ce n’est ni un jugement, ni une sanction, mais un échange bienveillant pour vous orienter vers des solutions.
Voici les principales :
– Mandat ad hoc : pour renégocier vos dettes
– Médiation du crédit : pour débloquer une situation bancaire
– Diagnostic Bpifrance : pour évaluer vos points faibles
– Groupement de prévention agréé (GPA) : pour détecter les signaux d’alerte à temps
Oui. Contrairement au redressement ou à la liquidation, les mesures comme le mandat ad hoc ou l’entretien avec le tribunal ne sont pas rendues publiques. Cela vous permet d’agir sans alarmer vos clients ou partenaires.