Cette réforme engendre également une modification des abattements applicables que le contribuable se doit de bien cerner avant tout projet de cession. Le blog du dirigeant vous propose de revenir en détail sur ce point. Les abattements pour durée de détention Les abattements pour durée de détention sont incompatibles avec la flat tax mais peuvent […]
Les régimes fiscaux de l’entreprise : IR ou IS ?
De multiples paramètres conditionnent la réussite de l’aventure entrepreneuriale (débouchés économiques, mode de financement, choix de la forme sociale…).

Le choix du régime fiscal de l’entreprise est une décision clé, car il détermine comment seront imposés les bénéfices, aussi bien au niveau de la société que de son dirigeant. Ce choix influence la stratégie de rémunération, le niveau d’imposition et les possibilités de déduction.
Voici un tour d’horizon des deux principaux régimes applicables : l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS), avec leurs conditions, fonctionnement et avantages.
Impôt sur le revenu (IR) : fonctionnement et entreprises concernées
Le régime de l’IR s’applique aux entreprises dites fiscalement translucides. Ce sont des structures où les bénéfices ne sont pas imposés au niveau de l’entreprise mais directement chez les associés, à hauteur de leur participation dans le capital.
Entreprises relevant de plein droit de l’IR :
- Entreprise individuelle (y compris micro-entreprise)
- EURL avec un associé unique personne physique
- SNC (société en nom collectif)
- Sociétés civiles (SCI, SCP)
Calcul du résultat imposable :
- En micro-entreprise : application d’un abattement forfaitaire (71 %, 50 %, ou 34 % selon l’activité)
- En régime réel : bénéfice = CA – charges déductibles

Avantages & limites de l’IR
Avantages de l’IR | Limites de l’IR |
---|---|
Idéal pour les petits revenus ou en début d’activité | L’associé paie l’impôt même sans distribution effective des bénéfices |
Déficits imputables sur le revenu global des associés (sous conditions) | Pas de déduction de la rémunération du dirigeant (elle est déjà fiscalisée au titre du bénéfice) |
Moins de coûts de gestion que l’IS | Fiscalité potentiellement lourde si le foyer est dans une tranche d’imposition élevée |
L’impôt sur le revenu : pour qui ?

De manière générale, l’impôt sur le revenu est souvent avantageux pour les entreprises qui génèrent peu de bénéfices. En effet, les associés pourront, en fonction des revenus du foyer fiscal, relever d’une faible tranche d’imposition.
L’impôt sur le revenu est également intéressant pour les entreprises déficitaires puisque le déficit généré pourra, sous conditions, s’imputer sur le revenu des associés et ainsi diminuer leur imposition.
Le choix d’un tel impôt a aussi l’avantage d’être plus économe au niveau des coûts par rapport à l’impôt sur les sociétés.
Lorsqu’une société bénéficie d’une exonération d’impôt (zones franches urbaines par exemple), les associés ont intérêt à fiscaliser les bénéfices à l’impôt sur le revenu pour optimiser l’efficacité de l’exonération. En effet, lorsque la société est soumise à l’Impôt sur les Sociétés (IS), seul l’IS est exonéré mais les associés sont fiscalisés à l’impôt sur le revenu dans les conditions de droit commun lorsqu’ils perçoivent des dividendes.
Impôt sur les sociétés (IS) : fonctionnement et cas d’application
Le régime de l’IS s’applique aux sociétés soumises de plein droit (SAS, SARL, SA) ou sur option. Dans ce cas, la société est fiscalement autonome : elle paie elle-même l’impôt sur ses bénéfices. Les associés ne sont imposés qu’en cas de distribution de dividendes.
Sociétés concernées par l’IS
- SAS, SASU, SARL, SA, EURL avec associé personne morale
- SCI ou EURL ayant opté volontairement pour l’IS
Option IR possible temporairement (jusqu’à 5 ans) si les conditions suivantes sont réunies : (article 239 bis AB du Code Général des Impôts (CGI))
- Entreprise créée depuis moins de 5 ans
- Moins de 50 salariés
- CA annuel ou total de bilan < 10 M€
- Activité industrielle, commerciale, artisanale ou libérale
L’option produit ses effets pendant une durée de cinq exercices.
Taux d’imposition IS 2025
- 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices (si CA < 10 M€ et capital entièrement libéré)
- 25 % au-delà
Fonctionnement du régime IS
- La rémunération du dirigeant est une charge déductible du résultat imposable de l’entreprise
- Les bénéfices restants sont imposés selon les taux d’IS
- En cas de distribution, les dividendes sont imposés au choix :
- Soit au prélèvement forfaitaire unique (flat tax) de 30 %
- Soit à l’IR avec abattement de 40 %, si cette option est plus avantageuse
Avantages & limites de l’IS
Avantages de l’IS | Inconvénients de l’IS |
---|---|
Fiscalité d’entreprise plafonnée (25 % maximum) | Imposition à deux niveaux : entreprise + associés (en cas de dividendes) |
Plus grande souplesse pour piloter la rémunération (salaire vs dividendes) | Moins avantageux pour les petits revenus |
Déduction possible de la rémunération du dirigeant | Rémunération du dirigeant soumise à des cotisations sociales élevées (jusqu’à 75 % du net en SAS) |
Comparatif IR vs IS (2025)
Le choix entre les différents régimes fiscaux se doit de bien être appréhendé par le dirigeant avant toute prise de décision, et ce afin d’optimiser la fiscalité de l’entreprise et ainsi permettre un développement plus rapide de celle-ci. La prise de décision peut être facilitée par le recours à un conseil spécialisé en la matière. En toute hypothèse, une simulation des conséquences des différents régimes fiscaux se doit d’être réalisé.
Critère | IR | IS |
---|---|---|
Niveau d’imposition | Barème progressif personnel | 15 % puis 25 % sur les bénéfices |
Déductibilité salaire | Non (bénéfice = rémunération incluse) | Oui (salaire du dirigeant déductible) |
Distribution de dividendes | Imposition forfaitaire (flat tax) ou IR | Flat tax ou IR (abattement de 40 %) |
Déficit imputable | Oui sur revenus personnels | Reportable sur résultats futurs (carry forward) |
Coûts de gestion | Plus faibles | Plus élevés (expert-comptable souvent nécessaire) |
FAQ – Questions fréquentes sur les régimes fiscaux
Oui, certaines sociétés peuvent opter pour l’IR pendant 5 ans si elles remplissent les conditions. L’inverse (option IS) est aussi possible et souvent définitif.
Tout dépend du bénéfice, du niveau de rémunération et de la situation fiscale personnelle. IR est souvent intéressant au départ, IS plus favorable en phase de croissance.
Oui avec l’IS, non avec l’IR.
Oui en SARL au-delà de certains seuils pour les TNS. Non en SAS/SASU.
Le passage de l’IR à l’IS est définitif. L’option pour l’IR est temporaire (5 ans maximum).
Oui. Il est fortement recommandé de faire une simulation avec un expert-comptable ou un simulateur en ligne (Bpifrance, impots.gouv.fr…).