Créer un projet à impact : explications et retour d'expérience avec Aphreïa

Se lancer dans l’entrepreneuriat aujourd’hui, c’est aussi interroger son utilité. De plus en plus de porteurs de projet ne veulent plus seulement “créer une entreprise” : ils veulent répondre à un besoin réel, contribuer à résoudre un problème, ou s’engager pour un avenir plus durable.

Face aux urgences climatiques, aux inégalités sociales ou aux transformations du monde du travail, les attentes ont changé. On parle alors de projets à impact : des projets qui cherchent à conjuguer performance économique et utilité sociale ou environnementale.

Mais concrètement, qu’est-ce qu’un projet à impact ? Pourquoi se lancer dans cette voie ? Et comment transformer une intention en réalité cohérente ? C’est ce que nous allons explorer, à travers quelques repères, une expérience de terrain, et les réalités liées au financement de ce type de projet.

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Qu’est-ce qu’un projet à impact ?

Un projet à impact vise à répondre à un besoin réel et identifié, en apportant une solution utile à la société, à l’environnement ou à un territoire, tout en assurant sa viabilité économique. Il s’agit d’une démarche qui place la finalité sociale ou environnementale au cœur du modèle, et non comme une dimension secondaire.

On distingue plusieurs grands domaines d’impact :

• Environnement : lutte contre le gaspillage, réemploi, transition énergétique, économie circulaire…
• Social : insertion professionnelle, inclusion, accès à l’éducation, réduction des inégalités…
• Santé : prévention, accessibilité des soins, accompagnement des aidants…
• Culture et territoire : revitalisation de zones rurales, valorisation de savoir-faire locaux, démocratisation culturelle…

Un projet à impact ne se définit pas par ce qu’il vend, mais par l’utilité qu’il cherche à créer, la cohérence de ses actions, et sa volonté de changer les choses de manière concrète.

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Pourquoi se lancer dans un projet à impact aujourd’hui ?

Aujourd’hui, entreprendre avec un objectif d’impact n’a rien d’isolé : c’est une voie de plus en plus structurée, visible, et soutenue. De l’accompagnement au financement, en passant par l’adhésion du public, les conditions sont réunies pour que ce type de projet puisse exister, durer — et grandir.

Travailler sur des problématiques sociétales

Les projets à impact s’attaquent à des enjeux bien identifiés : gaspillage, précarité, isolement, fracture numérique, accès à l’éducation ou à la santé… Autant de sujets où l’entrepreneuriat peut apporter des solutions concrètes, agiles et adaptées aux réalités de terrain.

Répondre à une demande croissante

Les citoyens comme les consommateurs attendent autre chose des entreprises : plus de sens, plus de responsabilité, plus de cohérence. Un projet à impact répond à ces attentes, et peut ainsi mobiliser plus facilement des communautés, des clients ou des partenaires.

Anticiper les mutations économiques et réglementaires

Les entreprises sont de plus en plus soumises à des obligations en matière sociale et environnementale : exigences légales, normes, labels, attentes des parties prenantes… Créer un projet à impact, c’est intégrer ces enjeux dès le départ, et bâtir un modèle plus résilient, clair et aligné avec ce que le monde attend — et exigera — demain.

Quels aides et financements pour les projets à impact ?

Lancer un projet à impact, c’est aussi pouvoir s’appuyer sur un écosystème de soutien structuré. Ces dernières années, les initiatives à vocation sociale ou environnementale ont bénéficié d’une attention croissante de la part des acteurs publics et privés.

Les aides publiques

Certaines régions, collectivités et opérateurs comme Bpifrance proposent des dispositifs spécifiques : aides à l’innovation responsable, subventions à l’amorçage, appels à projets thématiques (économie circulaire, inclusion, transition…). Ces aides sont souvent des financements non dilutifs (pas de prise de capital), mais nécessitent un dossier solide et une vision claire de l’impact.

Les concours et appels à projets

De nombreux concours visent à soutenir les projets à impact : prix étudiants, concours régionaux, concours de l’ESS, programmes comme French Tech Tremplin. Ces appels permettent non seulement de décrocher un soutien financier, mais aussi de gagner en visibilité et de crédibiliser son projet.

Les structures d’accompagnement engagées

Des acteurs comme Antropia ESSEC, Enactus France, ou des incubateurs intégrés à des établissements (écoles, universités, IUT…) proposent un accompagnement spécifique pour les projets à impact : mentorat, coaching, stratégie, levée de fonds, mise en réseau.

Des réseaux comme makesense, même sous statut associatif, apportent un soutien concret par la mise en relation, l’engagement citoyen ou la formation.

Les financeurs privés à mission

Certaines fondations ou investisseurs à impact financent les projets porteurs d’une mission sociale ou environnementale : love money, business angels à impact, fonds d’investissement responsables… L’impact devient un critère différenciant dans la relation à l’investisseur, à condition d’être structuré et mesurable.

Penser l’impact à toutes les étapes du projet

Avoir un projet à impact ne signifie pas seulement s’attaquer à un problème social ou environnemental. Cela implique aussi de réfléchir à la cohérence globale : de la conception à la communication, en passant par la stratégie commerciale, chaque choix compte.

Cela veut dire :

• choisir des matériaux ou des fournisseurs alignés avec ses valeurs,
• repenser les modèles économiques pour éviter la course à la croissance,
• concevoir des services accessibles et inclusifs,
• mais aussi adapter sa communication, son design ou ses outils pour limiter leur empreinte.

Retour d’expérience : penser un projet à impact avec Aphreïa

Le point de départ d’Aphreïa, ce n’est pas un produit, mais un constat : la fast fashion génère une quantité massive de déchets textiles, et très peu de solutions existent pour revaloriser ces matières dans une logique durable et locale.

En partant de cette réalité, une question s’est posée : et si ces textiles pouvaient servir à autre chose qu’à faire de nouveaux vêtements ?

C’est ainsi qu’est née Aphreïa, un projet de mobilier durable, fabriqué à partir de matières textiles inexploitées.

Dès le départ, la démarche d’impact est structurante :

• Répondre à une problématique environnementale concrète (le gaspillage textile),
• Revaloriser l’existant plutôt que de produire du neuf,
• Fabriquer localement, en petites séries, en limitant les transports et la surproduction.

Mais entreprendre avec un objectif d’impact demande du travail : il faut trouver les bons partenaires, inventer des processus adaptés, sans compromettre ni la qualité ni l’esthétique.

L’enjeu n’est pas d’être parfait, mais de rester cohérent, honnête, et engagé dans le bon sens.

Créer un projet à impact, ce n’est pas coller un mot-clé sur une plaquette. C’est une démarche exigeante, qui demande de la clarté, de la méthode, et souvent… du courage.

Mais c’est aussi une voie qui donne du sens, qui attire les bonnes personnes, qui dialogue avec son époque, et qui prépare les entreprises à durer.

Un projet à impact commence souvent par une intuition : une gêne face à une absurdité, une idée un peu folle, une envie de faire autrement. Et si cette intuition est bien entourée, bien construite, bien portée, alors elle peut devenir une solution réelle, utile, vivante — et viable.

Retrouvez la suite du témoignage d’Adèle sur la création d’un projet à impact dans l’article :

• Ce que m’a vraiment appris le crowdfunding 2/2