Précisons que cet article ne cherche pas à émettre un quelconque avis sur le monopole de la sécurité sociale, mais bien à informer les dirigeants d’entreprise TNS sur la possibilité ou non de quitter le RSI. Cela fait plusieurs années que certains mouvements relaient le message selon lequel les textes européens permettraient la fin du […]
Protection sociale du dirigeant : TNS ou salarié quel régime choisir ?
Le protection sociale de l’entrepreneur est une question centrale de la création d’entreprise.
Le régime des non-salariés (régime TNS) a longtemps été présenté comme un régime moins protecteur que celui des salariés (régime salarié), notamment en matière de maladie ou de maternité.

Choisir son statut social est une décision aussi importante que le choix du statut juridique. Coût, couverture maladie, retraite, flexibilité : le régime social impacte directement la vie du dirigeant et le budget de l’entreprise. Ce guide fait le point entre les deux grands régimes possibles : TNS (travailleur non salarié) et assimilé salarié (régime général).
Comparatif résumé : TNS vs Assimilé Salarié
Critère | TNS | Assimilé salarié |
---|---|---|
Coût des charges sociales | Environ 45 % du revenu net | Environ 75 % du revenu net |
Couverture maladie | Oui (SSI) | Oui (régime général + AT/MP) |
Retraite | Base + complémentaire CIPAV/SSI | Base + complémentaire AGIRC-ARRCO |
AT/MP | Non | Oui |
Chômage | Non | Non (sauf contrat privé) |
Régime imposé par forme | Oui (EI, SARL maj) | Oui (SAS, SARL min, SA) |
Idéal pour | Indépendants, artisans, freelances | Startups, consultants, dirigeants SAS |
1. Le régime TNS
Qui est concerné ?
- Entrepreneur individuel (y compris micro-entreprise)
- Gérant majoritaire de SARL
- Associé actif de SNC
- Associé unique d’EURL (personne physique)
Quelles sont les prestations sociales du régime TNS ?
Le TNS est couvert pour
- Maladie, maternité, paternité
- Invalidité, décès
- Retraite de base + retraite complémentaire obligatoire (SSI / CIPAV)
- Allocations familiales
Non couvert
- Accident du travail
- Maladie professionnelle
- Assurance chômage

Coût des cotisations sociales (RSI , URSSAF, RAM, CIPAV, …) ?
Poste | Taux indicatif TNS (en%) |
---|---|
CSG/CRDS | ≈ 9,7 % |
Allocations familiales | 5,25 % |
Assurance maladie | ≈ 6,5 % |
Vieillesse de base | 17,75 % (jusqu’au PASS) |
Retraite complémentaire | 7 à 8 % |
Prévoyance | Environ 1,3 à 1,8 % |
Formation pro | 0,25 % à 0,3 % |

2. Le régime assimilé salarié (régime général)
Le régime social des dirigeants d’entreprise peut être soit celui des TNS soit le régime des salariés.
La forme juridique de l’entreprise et le niveau de participation des dirigeants conditionnent la nature du régime social des dirigeants de l’entreprise.
Qui est concerné ?
- Président de SAS ou SASU
- Gérant minoritaire ou égalitaire de SARL
- Dirigeant de SA (PDG, DG, président du conseil…)
Couverture sociale
- Maladie, maternité, invalidité, décès
- AT/MP (accidents du travail, maladies pro)
- Retraite de base + AGIRC-ARRCO
- Prévoyance obligatoire
- Pas de droits au chômage sauf assurance privée
Coût des cotisations sociales
Poste | Taux moyen (en % du brut) |
---|---|
CSG/CRDS | ≈ 9,2 % |
Allocations familiales | 5,25 % |
Assurance maladie | 13 à 14 % |
Vieillesse de base | 15,45 % |
Retraite complémentaire | ≈ 7 à 10 % (AGIRC-ARRCO) |
Prévoyance / AT/MP | Variable (0,9 à 2 % selon secteur) |
Formation pro | 0,55 % |
3. Régime TNS / assimilé salarié : avantages et inconvénients
Avantages du régime TNS
- Cotisations moins élevées (environ 30 à 40 % moins chères)
- Liberté d’organiser sa protection (prévoyance, retraite Madelin…)
- Moins de formalisme
- Charges déductibles
- Trésorerie préservée en début d’activité
Inconvénients du régime TNS
- Couverture moins complète (pas de chômage ni AT/MP)
- Retraite moins avantageuse
- Protection sociale à construire soi-même (souvent à ses frais)
Avantages du régime assimilé salarié
- Couverture sociale très complète
- Retraite plus avantageuse (AGIRC-ARRCO)
- Image professionnelle renforcée (fiche de paie, Urssaf…)
- Bon pour ceux ayant déjà cotisé en tant que salarié
Inconvénients du régime assimilé salarié
- Cotisations plus élevées
- Pas de chômage (sauf contrat privé)
- Moins de liberté sur la structuration de la protection sociale

Pour aller plus loin
- Myls29 mai 2022, 16:06Bonjour, Je suis actuellement free-lance (gérant d’une EURL) et je vais bientôt signer un CDI. Je souhaiterai garder ma société et mon statut de TNS. Je sais que cela est possible et mon futur employeur est d’accord.Savez vous s’il y a un chiffre d’affaire minimum a faire pour garder la société en activité dans pour autant la mettre en sommeil ? Le cas échéant quels seraient les minima sociaux dont il faudra s’acquitter (URSSAF et CIPAV).Je précise que je ne compte pas me rémunérer et tant que TNS sauf en dividende pour récupérer le fruit de mon travail passé.Par avance merci de votre aide.
- Laurent Dufour15 juillet 2022, 09:57Bonjour, Il n'y a pas d'impossibilité juridique d'être dirigeant d'EURL et salarié. Pa railleurs, il n'y a pas de seuil de Ca minimum pour mettre sa société en sommeil ou pas. Ce qu'il faut c'est faire en sorte que les charges liées à l'exploitation de l'activité et la fiscalité qui continue à courir pendant votre activité ne représentent pas une charge trop importante qui mettrait votre entreprise en difficulté. Pour pouvoir vous verser des dividendes il faut que votre EURL soit fiscalisée à l'IS. Par ailleurs, même si vous ne percevez pas de salaires il vous faudra verser les cotisation minimum au SSI (ex RSI).Cordialement, L'équipe créer son entreprise Leblogdudirigeant.com
- Didier7 octobre 2019, 13:39Bonjour,je suis actuellement en pleine réflexion pour créer une société ou entreprise. J'ai 55 ans, J'ai actuellement 129 trimestres cotisés si je me réfère à la simulation du site "info-retraite" et j'aurai acquis les 169 trimestres à 65ans, en 2029 (dans 10ans donc). Et 67 ans pour améliorer un peu ma rente. J'ai toujours été salarié, toujours travaillé jusqu'en avril 2018 ou j'ai quitté ma société pour tenter l'expérience d'indépendant.Dans un premier temps j'ai créé (avril 2018) un statut Micro entrepreneur car : - rapidité de création, (j'avais un client dès ma sortie de statut salarié) - Très peu de charge (prestation intellectuelle dans l'informatique pour des sociétés/ chef de projet)Pour des raisons de plafonds lié au statut je réfléchis à changer de statut (je serais seul, pas d'associé ou salarié) : EIRL, EURL, ou SASU. ==> Je ferai mon choix avant janvier 2020Ma question, à la lecture de votre article, concerne la Retraite.Au vu de mon ancienneté de salarié et mes trimestres déjà acquis, et des 10 ans encore à cotiser pensez vous qu'il soit préférable de choisir un statut de TNS que je compléte par une retraite complémentaire de type Loi Madelin ?Ou pensez vous qu'il soit préférable de partir sur un statut d'Assimilé salarié de sa société (SASu, ...). J'avais lu sur un article autre que passer un certain age il était préférable de choisir la cotisation au régime général plutôt que le régime TNS auquel il faut associé une complémentaire Retraite basée sur la capitalisation (car pour que la capitalisation soit inintéressante et moins risquée il faut plus de 20ans de capitalisation)Votre avis au vu de vos expériences m’intéresse. Si vous connaissez des articles sur le sujet je suis intéressé.Merci. Didier
- Laurent Dufour8 octobre 2019, 10:45Bonjour,La problématique de la retraite n'est pas simple, surtout que les règles vont évoluer et que rien n'est encore décidé. Ce qui est certain c'est que les lois précédentes ont acté d'une baisse des pensions, votre démarche et donc tout à fait pertinente. De mon point de vue, lorsqu’on est indépendant et qu'il nous reste 10 ans ou un peu plus à cotiser il y a deux manières de voir les choses : - se placer TNS afin de minimiser les cotisations et s'obliger à cotiser le différentiel de cotisation sur une retraite complémentaire. Cette retraite complémentaire pouvant être confiée à ne compagnie spécialisée (AXA, Allianz, ...) ou fait soit même en faisant par exemple de l'immobilier. - se placer en assimilé salarié en cherchant un équilibre entre rémunération (et donc cotisation retraite) et versement en dividendes afin de réduire les charges sociales et travailler soi même sa retraite. Le choix entre ces deux options dépend de nombreux critères qui vous sont propres (le niveau de retraite que vous attendez, le cotisation déjà effectuées, le montant et la nature de votre patrimoine, les perspectives de votre entreprise, souhaitez-vous continuer votre activité une fois à la retraite, ...) Il est par conséquent difficile, voir impossible de vous répondre sérieusement sans avoir fait un étude préalable. Comme nous l'avons expliqué dans de nombreux articles, l'une des réponses possible à vos questions réside dans le choix de votre expert-comptable. L'important pour vous est de trouver un expert-comptable qui sera adapté à vos critères (nature de votre activité, qualités de conseil, tarifs, compétence patrimoniale, disponibilité, ...) et même si un amis de confiance vous conseil son expert-comptable, celui-ci n'est pas forcément le plus adapté pour votre situation ...). Un expert-comptable n'est pas forcément une charge "inutile", lorsqu'on le choisi bien ce peut être votre partenaire privilégié qui vous éclairera et vous aidera à faire les bons choix, par contre ceux là sont rarement les pro de la comptabilité en ligne qui privilégie l'industrialisation du métier à la qualité de conseil... Il faut aussi, pour trouver un bon expert-comptable accepter un tarif un peu plus élevé (qui sera payé par l'entreprise) afin d'avoir une personne qui aura du temps à consacrer à votre écoute ainsi qu'à l'analyse de votre situation et ne vous orientera pas systématiquement vers ses collaborateurs souvent moins qualifiés. N'hésitez pas à lire nos articles sur la mission et les critères de choix de son expert-comptable (https://www.leblogdudirigeant.com/choisir-expert-comptable/). Les nouveaux outils internet permettent de travailler avec des partenaires à distance, il est donc possible de travailler avec un cabinet de province compétent et généralement moins cher que les cabinets parisiens à distance avec une bonne qualité de conseil.Cordialement, L’équipe créer son entreprise
- Luc31 juillet 2017, 16:52Un article qui pourrait être intéressant puisque c'est l'élément déterminant le choix de la forme juridique pour un entrepreneur "unipersonnel". Mais en reprenant les chiffres qui sont donnés pour les cotisations, je trouve des totaux qui sont loin des cotisations totales qui m'ont été indiquées par mon comptable et par la chambre des métiers, à savoir 43% pour le TNS et 65% pour régime d'assimilé salarié. Mais, plus important, le choix ne peux se faire uniquement en regardant le coût des choses, il faut aussi comparer ce que ces deux régimes apportent en terme de couverture et votre article n'en parle pas. Par exemple le RSI semble offrir une meilleur couverture pour les hospitalisation longue, mais je n'ai pas trouvé de remboursement pour les soins dentaires hors orthodontie. Et les indemnités journalière sont plus faibles. Quand à la retraite, si les TNS ne cotisent vraiment que pour 0.2% de leur revenu, c'est comme si elle n'existait pas... Un autre lecteur a dit qu'il pouvait être plus intéressant, pour quelqu'un ayant cotisé en temps que salarié, de choisir la retraite du RSI, mais sur quels chiffres s'appuyer?
- Dufour Laurent8 août 2017, 12:27Bonjour, Merci pour votre commentaire. Vous avez raison pour ce qui es des chiffres car en fait il diffèrent selon la nature de l'activité et le statut juridique ce qui rend très difficile leur estimation. On ne peut pas non plus être trop précis car cela devient illisible et en plus cela change tout le temps ... Pour ce qui est du choix du statut c'es très compliqué car comme vous le dites beaucoup de critères entrent en jeux. de plus nous avons tous des situations, des sensibilités et des contraintes différentes ce qui rend chaque choix unique. C'est pour cette raison qu'il est important de trouver un expert comptable qui vous écoute avant de vous conseiller tel ou tel statut... Pour vous aider dans otre choix voici quelques articles présent su le site : https://www.leblogdudirigeant.com/statut-juridique-choisir/ https://www.leblogdudirigeant.com/statut-juridique-choisir/ https://www.leblogdudirigeant.com/choisir-statut-juridique/ https://www.leblogdudirigeant.com/eurl-ou-sasu-04032014at32/ https://www.leblogdudirigeant.com/sas-fiche-pratique/ Cordialement, L’équipe conseil aux entrepreneurs LBdD
- Emile Philc26 juin 2017, 12:41Jamais personne ne precie le delais de CARENCE DE QUATRE VINGT DIX JOURS POUR BENEFICIER DES COTISATIONS en ASSURANCE MALADIE! d ou la necessite du regime revenu complementaire en paralelle, et dieu merci a Mr MADELIN , y a pas que lePREFON des Fonctionnaires , qui ne fonctionne pas si bien que cela !
- ROGER Jean-Louis31 janvier 2017, 12:33Bonjour, Dirigeant d'une SAS et également chef commercial au sein de mon entreprise, après un accident du travail dans mon atelier la sécurité sociale refuse l'accident du travail et refuse de me verser des indemnités de maladie sous le motif (vous êtes chef d'entreprise et salarié). Sur les bulletins de salaire (chef commercial) sont mentionnés taux et paiement accident du travail et SS. Pouvons-nous faire une réclamation sur nos droits. Merci de bien vouloir m'informer sur ce dilemme. M. ROGER Jean-Louis
- Dufour Laurent1 février 2017, 09:50Bonjour, Le statut de salarié n'est reconnu que s'il existe un lien hiérarchique claire entre le salarié et la direction. C'est sans doute le point qui pose problème dans votre cas. Le plus souvent, pour vous assurer de la validité de votre contrat, il faut faire une étude mandataire avec l'organisme (Pôle emploi, CPAM, ...) au moment de la signature de votre contrat avec votre entreprise afin de vous assurer que votre qualité de salariée est bien reconnue. Vous pouvez tout a fait faire une réclamation en apportant vos fiches de paie mais il n'y a pas de garantie. Cordialement, L’équipe création d’entreprise LBdD