Lorsqu’un entrepreneur crée une société, il doit notamment choisir entre une imposition à l’IR (Impôt sur le Revenu) ou à l’IS (Impôt sur les Sociétés). Ce choix est déjà déterminant pour l’optimisation fiscale d’un investissement locatif. Ensuite les sociétés à l’IR auront une autre décision à prendre sur le choix du régime fiscal à appliquer […]
Ce qui change pour les auto-entrepreneurs en 2025 : cotisations, TVA, plafonds
Le statut d’auto-entrepreneur relève du régime fiscal de la micro-entreprise et du régime micro-social pour le paiement des cotisations sociales. Ce régime simplifié a été créé pour faciliter les démarches de création et de gestion de votre activité.

Pour obtenir le statut d’auto-entrepreneur, il faut réunir plusieurs conditions :
- Être majeur ou mineur émancipé
- Domicilier votre micro-entreprise en France
- Être de nationalité française ou ressortissant européen avec une carte de séjour temporaire autorisant l’ouverture d’une profession indépendante
- Detenir un diplôme pour certaines activités tel que le BTP
Alors, que vous soyez étudiant, fonctionnaire, retraité, demandeur d’emploi, vous pouvez tous devenir auto-entrepreneur.
Des démarches de création simplifiées :
La création de votre auto-entreprise s’effectue en ligne via le site du Guichet unique. Cela se fait gratuitement et en quelques minutes.
Une gestion simplifiée de votre activité :
Avec le régime micro-social, c’est facile de savoir combien vous devez payer en cotisations sociales. Le montant dépend directement de votre chiffre d’affaires : si vous ne gagnez rien, vous ne payez rien. De plus, l’Urssaf prend en charge le calcul et le prélèvement des montants dus. Et vous avez également la possibilité d’opter pour un versement mensuel ou trimestriel, selon vos préférences.
Quant aux obligations comptables, vous êtes seulement tenu de respecter certaines conditions :
- Déclarer votre chiffre d’affaires à l’Urssaf
- Déclarer vos revenus au service des impôts
- Ouvrir un compte bancaire (si vous votre CA dépasse 10 000€)
- Tenir un livre de recettes
- Tenir un livre des achats (si l’activité est commerciale)
- Émettre des factures
Plafond CA, avec les changements 2025
Le plafond de chiffre d’affaires en auto-entreprise varie selon le type d’activité exercée.
Depuis le 1er janvier 2023, les plafonds sont :
- 188 700€ pour les activités de vente de marchandises, la restauration (sur place ou à emporter) et la fourniture de logement
- 77 700€ pour les prestations de services relevant des BIC (bénéfices industriels et commerciaux) ou des BNC (bénéfices non commerciaux)
- 15 000€ pour les locations de meublés de tourisme non classés.
Par exemple, Théo est auto-entrepreneur et réalise 90 000€ de chiffre d’affaires.
S’il est développeur freelance (prestation de services relevant des BNC), il dépasse le seuil de 77 700€, il ne peut plus rester sous le régime de la micro-entreprise.
S’il vend du matériel informatique (vente de marchandises), il est en dessous du seuil de 188 700€, et il peut donc rester sous le régime de la micro-entreprise.
Les nouveaux taux de cotisations sociales selon le type d’activité
Une fois la déclaration faite sur le site de l’Urssaf, vous allez payer des cotisations et des contributions sociales soit par mandat SEPA, soit par carte bancaire. Ces prélèvements comprennent plusieurs éléments essentiels liés à votre activité d’auto-entrepreneur :
- Les cotisations sociales qui financent votre protection sociale : assurance maladie et retraite.
- La contribution à la formation professionnelle (CFP), qui vous permet d’avoir accès à des droits de formation.
- La taxe pour frais de chambre consulaire applicable aux artisans et commerçants, destinée à financer leurs chambres consulaires (CMA ou CCI).
- Le prélèvement libératoire de l’impôt sur le revenu (uniquement si vous avez choisi cette option lors de votre inscription).
Les taux de cotisations sociales applicables en 2025
- 12.3% pour la vente de marchandises (BIC)
- 21.2% pour la prestation de services commerciales ou artisanales (BIC)
- 24.6% pour les autres prestations de services ou activités libérales non réglementées (BNC)
- 23.2% pour les activités libérales réglementées par la CIPAV (BNC)
- 6% pour la location de meublés de tourisme classés
À noter : La contribution à la formation professionnelle (CFP) est également prélevée, avec un taux compris entre 0.2% et 1% selon la nature de votre activité.
La taxe pour Frais de Chambre Consulaire
Cette taxe s’applique dès que votre chiffre d’affaires dépasse 5 000€. Elle permet de financer les missions des chambres consulaires :
- La CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie) pour les commerçants.
- La CMA (Chambre de Métiers et de l’Artisanat) pour les artisans.
Les taux varient en fonction de votre activité, entre 0,007% et 0,48% du chiffre d’affaires. Pour consulter les taux détaillés, vous pouvez vous référer à ce guide.
Le versement libératoire
Le versement libératoire est une option fiscale qui permet aux auto-entrepreneurs de payer leur impôt sur le revenu en même temps que leurs cotisations sociales, sous forme d’un pourcentage qui s’applique directement sur le chiffre d’affaires.
Le taux d’imposition dépend de votre activité :
- 1% pour les ventes de marchandises
- 1.7% pour les prestations de services commerciales (BIC)
- 2.2% pour les professions libérales (BNC)
Cette option permet une gestion simplifiée de l’impôt, mais reste soumise à des conditions d’éligibilité précises, notamment en ce qui concerne le revenu fiscal de référence du foyer (RFR). Pour pouvoir opter pour le versement libératoire de l’impôt en 2025, le RFR de l’année 2023 ne doit pas dépasser 28 797€ par part de quotient familial (contre 27 478€ en 2024).
Attention : pour en bénéficier, vous devez avoir fait le choix du versement libératoire au moment de la création de votre auto-entreprise, ou avant le 30 septembre de l’année en cours pour qu’il s’applique l’année suivante.
Nouveaux seuils de TVA et obligations en cas de dépassement
En tant qu’auto-entrepreneur, vous bénéficiez de la franchise en base de TVA. Cela signifie que vous êtes assujetti à la TVA auto-entrepreneur, mais vous n’êtes pas tenu de la facturer ni de la reverser tant que votre chiffre d’affaires reste en dessous des seuils fixés.
C’est très avantageux pour deux raisons :
- Vous n’avez aucune démarche administrative liée à la TVA
- Sans TVA à facturer, vous pouvez proposer des prix plus attractifs que vos concurrents soumis à la TVA.
Les seuils de TVA étaient revus de manières trienniale, et depuis le 1er janvier 2025, les seuils applicables sont :
- 85 000€ pour l’achat et vente de marchandises, et la fourniture de logement
- 37 500€ pour la prestation de services et les activités libérales
À ces seuils s’ajoutent des seuils de tolérance :
- 93 500€ pour la vente de marchandises / fourniture de logement
- 41 250€ pour les prestations de services et activités libérales
En cas de dépassement :
Si vous dépassez le seuil de franchise, mais que vous restez en dessous du seuil de tolérance, vous devenez redevable de la TVA à partir du 1er janvier de l’année suivante.
En revanche, si vous dépassez le seuil de tolérance, vous devenez redevable de la TVA à partir du jour de dépassement. Vous devrez donc commencer à facturer la TVA dès cette date, et effectuer les déclarations.